La Couronne
Commune de la Charente

 

L’abbaye de La Couronne, site classé monument historique, aujourd’hui en ruine, est un ensemble monumental exceptionnel pour son architecture et son histoire relatée depuis ses origines par deux chroniques du XIIIe siècle et du XVIIe siècle.

Le site appartient à deux propriétaires différents: le logis, la cour d’honneur, les bâtiments monastiques, le parc et ses abords aux établissements Ciments Lafarge, et le cloître et l’abbatiale appartiennent au Département de la Charente.
C’est dans la première moitié du XIIe siècle que le chapelain Lambert, aussi appelé « le bienheureux » (l’histoire veut que dans sa jeunesse, il se soit livré à la chasse et tué un dragon qui ravageait le pays) décide de réunir quelques prêtres pour se consacrer à la vie régulière et fonde la première abbaye de style roman. La construction débute dès 1118. Les travaux s’effectuent rapidement et le 12 mars 1122, les religieux (de l’ordre régulier de Saint Augustin) s’installent en présence de l’évêque Girard de Blay et du comte d’Angoulême.

Dès sa création, l’abbaye connaît un grand succès : une nouvelle église est édifiée à la fin du XIIe siècle (choeur et nef : 1171-1194 ; la fin du chantier est ralentie par les guerres, famines,…) : elle est consacrée  en 1201, en présence de l’archevêque de Bordeaux. Les bâtiments conventuels sont aussi renouvelés à la fin du 12e et au début du 13e siècle : cloîtres, dortoir, réfectoire, infirmerie,…

Un mur d’enceinte vient entourer l’abbaye. Pendant le XIIIe siècle, enrichissement du mobilier, construction de la chapelle Saint-Nicolas et édification du clocher. Pendant la guerre de Cent Ans, les moines sont dispersés, le clocher s’écroule (1450). A la fin du XVe siècle, l’abbaye renaît : une partie de l’église écroulée est remontée, un nouveau logis abbatial est édifié (les travaux sont terminés après 1514).

Les guerres de Religion affectent à nouveau l’abbaye : elle est pillée en 1562, une partie de son mobilier est brûlé. Les bâtiments conventuels sont remis en état dès 1571.

Au début du XVIIe siècle, l’abbaye, qui ne compte plus que huit religieux, est unie à l’ordre des Jésuites ; elle est placée ensuite sous l’obédience de la congrégation de Sainte-Geneviève en 1644. Au XVIIIe siècle, une dernière campagne de travaux transforme les bâtiments conventuels. L’abbé Louis de Bompar (1750-1773) effectue notamment entre 1756 et 1760 des travaux de grande ampleur avec l’aménagement de la cour d’honneur.

Vendus comme bien national après la Révolution, les vestiges de l’église abbatiale sont exploités comme carrière jusqu’à leur classement au titre des Monuments historiques en 1904. Cette protection a été élargie à l’ensemble du site en 1999.

Abbaye-PK 207250